Jean-Luc Carpentier, bénévole à Mots & Merveilles : une vie d’enseignement, l’enseignement d’une vie

Derrière le plexiglas de rigueur depuis ce satané virus, transparaissent d’emblée le sérieux, la bienveillance et la sérénité. Jean-Luc Carpentier, bénévole depuis quatre ans à Mots & Merveilles, a mis à profit « ce temps merveilleux de la retraite qui permet de disposer de beaucoup de temps » pour s’investir au sein de Mots & Merveilles. L’ancien professeur dans l’enseignement spécialisé avait besoin « de la relation aux autres » pour vivre pleinement cette période de la vie après une carrière consacrée à apprendre aux jeunes générations. Mots & Merveilles lui est apparue comme « une association incontournable », évidemment en plein accord avec sa formation et son expérience dans l’enseignement.

Pour autant, il a découvert ici une pédagogie inventive, si différente de celle de l’école, qui multiplie les approches pour s’adapter aux difficultés spécifiques de chacun. Il a aidé des apprenants désireux d’apprendre, et cela a changé sa perspective d’enseignant autrefois face à des élèves moins motivés… Plus que jamais, il se sent utile dans cette mission valorisante. Depuis son arrivée au sein de Mots et Merveilles, il a accompagné une petite dizaine de personnes désireuses d’apprendre pour s’en sortir.

Pour aider ses enfants dans leurs devoirs

Au fil des accompagnements individualisés, de ces rencontres, toujours fortes, de ces parcours de vie, toujours complexes, l’un d’entre eux l’a profondément marqué. « C’était une dame de 45 ans, maman de nombreux enfants, d’une grande dignité, qui avait une telle volonté d’apprendre pour aider ses enfants dans leurs devoirs d’école », confie Jean-Luc. « Elle arrivait toujours 5 à 10 minutes avant le cours. Elle avait une telle obstination ! ». Aujourd’hui, après trois ans de suivi, le bénévole n’a soudainement plus eu de nouvelle de sa protégée et cela le tracasse ; il aurait voulu l’emmener plus loin dans le « lire, écrire, compter » pour consolider ce nouveau chemin qu’elle avait commencé à dessiner.

Au terme de ces quatre ans, Jean-Luc Carpentier n’a qu’une envie : continuer l’accompagnement dans cette association « où tout le monde a le sourire ». Il entend également souligner l’importance de la lutte contre « ce handicap lourd » qu’est l’illectronisme ; il constitue aujourd’hui un vrai blocage dans un parcours de vie, dit-il.